Suippes (51)
Fabrication de meubles
Suippes, commune de la Marne de moins de 4 000 habitants est connue pour son camp militaire et un peu moins pour les métiers d’art… C’est pourtant là, dans la zone industrielle près de la gare, que Marina Studio, créateur et fabricant français de canapés et fauteuils, est installé depuis 1989. « Une manufacture qui conjugue les savoir-faire dignes des plus grands tapissiers, menuisiers et couturières pour une gamme de qualité ou des confections sur-mesure destinées aux grands hôtels et aux designers », explique fièrement Florence Michelet, la co-patronne de l’entreprise.
Jusqu’à récemment, l’entreprise était dans le rouge. Une liquidation judiciaire a même été prononcée en 2014.
« Avec Florence, nous étions salariées de Marina et nous risquions de perdre notre emploi, raconte Angélique Péter, l’autre associée. Ensemble, nous avons décidé de reprendre l’entreprise ». Challenge relevé puisqu’elles comptent désormais une clientèle de choix et un carnet de commandes rempli à 6 mois.
Lors du rachat de Marina, Florence et Angélique la transforment en SCOP : « l’Urscop nous a envoyé un délégué qui s’est chargé de presque toutes les formalités. Les salariés sont intéressés aux résultats, la gouvernance est démocratique et participative. C’est un statut qui nous convient. L’ensemble est plus humain, même si comme ailleurs, le management reste une dimension sensible », précise Florence.
Sur le plan financier, Marina Studio a pu compter sur le soutien de Champagne-Ardenne Active. « C’est un projet de reprise en SCOP par les salariés sur un territoire en zone de revitalisation rurale qui nous est apparu viable économiquement, souligne Cécile Pavan, chargée de mission du réseau.
Depuis 2014, les deux repreneuses ont réussi à s’appuyer sur leur complémentarité pour stabiliser une équipe de professionnels, trouver leur identité, travailler leur marque et leur politique de communication, tout en fidélisant et développant une clientèle haut de gamme », poursuit-elle.
Pour autant, les deux nouvelles patronnes ne sont pas millionnaires. « Nous travaillons beaucoup plus qu’auparavant, sans aucune compensation financière. Mais nous avons sauvé nos emplois, et nous avons même pu réembaucher trois de nos anciennes collègues. Nous avons pris notre destin en main et, franchement, il n’y a pas plus grande gratification », explique Florence.
En ligne de mire, de nouveaux modèles à l’étude et des collaborations avec de nouveaux designers. Pourquoi entreprendre ? « Pour l’avenir », répondent de concert, comme une évidence, Florence et Angélique.